lunes, 27 de abril de 2015

PAUL-MARIE LAPOINTE [15.781] Poeta de Canadá


Paul-Marie Lapointe

Lac-Saint-Jean, Québec, Canadá 1929 - Montreal, 2011. Lapointe pone la luz contra las cuerdas. En un incesante esfuerzo por encontrar respuestas en el paisaje, desteje la nieve, el cielo y la montaña para encontrarse adentro, palpitando. Miembro fundador de la revista Liberté en 1959, entre las distinciones a su obra se encuentran el Prix Gilles-Corbeil, el Prix Léopold Sedar Senghor, el Prix littéraire de La Presse y el Prix de l'International Poetry Forum. Es además Doctor Honoris Causa por la Universidad de Montreal (2001).

Obra:

Paul-Marie Lapointe (ill. en couverture : reproduction lithographique d'un dessin de Pierre Gauvreau), Le Vierge incendié, Saint-Hilaire, Mithra-Mythe, coll. « Poèmes »,‎ 1948, 20 cm, 106 f.
Paul-Marie Lapointe (préf. Pierre Nepveu), Le Vierge incendié, Montréal, Éditions Typo,‎ 1998, 17.7 X 10.6 cm, 192 p. (ISBN 2892951542 et 9782892951547, présentation en ligne)
Suivi de Nuit du 15 au 26 novembre 1948.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. Jean Beaupré et Gael Turnbull — Édition bilingue), Six Poems, Toronto, Contact Press, coll. « A Mimeograph »,‎ 1955.
Paul-Marie Lapointe, Choix de poèmes : Arbres, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Les Matinaux » (no 12),‎ 1960, 20 cm, [35] p.
Paul-Marie Lapointe (ill. cinq sérigraphie de Roland Giguère), Arbres, Montréal, Éditions Erta,‎ 1978, 40 cm x 29 cm; [23] p.; [5] f. de planches : ill. en coul.
Édition de luxe, tirage limité à 77 exemplaires signés par l'auteur et l'illustrateur.
Paul-Marie Lapointe, Pour les âmes : Poèmes, Montréal, Éditions de l'Hexagone,‎ 1966, 19 cm, 71 p.
Paul-Marie Lapointe (préf. Robert Melançon), Pour les âmes, précédé de Choix de poèmes  Arbres, Montréal, Éditions Typo (no 77),‎ 1993, 18 cm, 118 p. (ISBN 2892950899).
Paul-Marie Lapointe, Le Réel absolu : poèmes 1948-1965, Montréal, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1971), 19 cm, 270 p. (ISBN 9782890060982)
Paul-Marie Lapointe reçoit le prix du Gouverneur général 1971 (transmis le 29 février 1972), pour ce recueil8.
Paul-Marie Lapointe, Tableaux de l'amoureuse, suivi de Une, unique; Art égyptien; Voyage & Autres poèmes, Montréal, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1974), 19 cm, 101 p. (ISBN 9782890061064)
Paul-Marie Lapointe (ill. lithographies de Gisèle Verreault), Bouche rouge, Outremont, L'Obsidienne,‎ 1976, 16 cm, [18] f.; [14 ] f. de planches : ill.
Édition de luxe, tirage limité à 100 exemplaires signés par l'auteur et l'artiste.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. D. G. Jones, préf. D. G. Jones), The Terror of the Snows : Selected Poems, Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis), University of Pittsburgh Press, coll. « Pitt Poetry Series »,‎ 1976 (ISBN 0822952742).
Paul-Marie Lapointe (ill. Betty Goodwin), Tombeau de René Crevel, Outremont, L'Obsidienne,‎ 1979, 28 cm, [1] f. de pl. : ill., 93 p. (ISBN 2920118013)
Édition de luxe, en cahiers dans un emboîtage; tirage limité à 300 exemplaires : 27 exemplaires illustrés de 7 gravures originales de Betty Goodwin, numérotés à la main et signés par l'auteur et l'artiste, et 273 exemplaires comportant le texte de l'ouvrage et un dessin de l'artiste et signés par l'auteur.
Paul-Marie Lapointe, Écritures, vol. 1 et 2, Éditions de l'Hexagone (1re éd. 1980, Outremont, L'Obsidienne) (ISBN 2920118005 et 9785890060105)
Première édition de ce recueil « écRituRes » : tirage de 1000 exemplaires, en 2 volumes, dans un coffret illustré par Gisèle Verrault. L'édition de luxe comprend 9 encres en couleurs ([4] f. de planches dépl. dans le t. 1, et [5] dans le t. 2) de Gisèle Verreault et les pages de garde de ces exemplaires - reliées toile par Vianney Bélanger - sont ornées de 4 encres de l'artiste. Une autre édition de luxe comprend seulement la reliure toile et les encres aux pages de garde — Édition de luxe limitée à 50 exemplaires et édition de luxe illustrée de 9 encres en supplément, limitée à 40 exemplaires, tous signés par l'auteur et l'artiste. Édition courante : 900 exemplaires.
(en) Paul-Marie Lapointe (trad. D. G. Jones), The 5th Season, Toronto, Exile Editions,‎ 1985, 23 cm, xiv, 97 p. (ISBN 0920428878).
Paul-Marie Lapointe, Le Sacre : Libro libre para tabarnacos libres. Jeux et autres écritures, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Poésie »,‎ 1998 (ISBN 2890065855 et 9782890065857).
Paul-Marie Lapointe, Espèces fragiles, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Poésie »,‎ 2002 (ISBN 2890066827 et 9782890066823).
Paul-Marie Lapointe, L'espace de vivre : poèmes 1968-2002, Montréal, Éditions de l'Hexagone, coll. « Rétrospectives »,‎ 2004, 19 cm, 634 p. (ISBN 2890067246).



Barca fúnebre

barca fúnebre 
sin remos 
con el muerto extendido en una mesa baja 
(un muerto pequeñito que es un todo frágil y sin duda un niño) 
sobre el que se elevan los inmóviles brazos de las plañideras 
bajo el palio con dos pájaros en ángulo
los demás se hallan postrados 
¿siete parientes? ¿siete esclavos? 
inclinados hacia el punto central que es el yacente

únicamente 
uno de los personajes entregado al dolor 
¿él mismo contemplando al muerto? 
se lleva al corazón la mano izquierda 
(en esta escena petrificada para la eternidad o para el viaje) 
el brazo derecho cuelga rígidamente 
ligeramente separado del cuerpo 
es el brazo de un hombre sobrecogido de espanto

cuatro barqueros 
a quienes los siglos privaron de sus remos 
se mantienen de pie 
tres de ellos miran la proa de la barca 
¿señalada por los pies del muerto? 
el cuarto 
vuelto hacia la parte posterior 
es sin duda el que se encarga del timón

de nuevo en la proa de la barca 
una mujer de espaldas contra el mástil 
¿resueltamente apartada de la escena 
aún cuando está abatida? 
mira a lo lejos 
con los brazos colgantes 
como alguien que 
terminado el profundo desconsuelo 
encuentra otra vez la tierra

Traducción: Glenn Gallardo



QUEL AMOUR?

rien

ni fleuve ni musique ni bête

rien ne me consolera jamais de la misère
du sang versé par les hommes
de la tristesse des enfants
de la faiblesse des mères

ni fleur ni mort ni soleil

autour de nous la ville
succombe à l’attrait de la mort
une mort à la pointe d’argent
une mort de papier vil agenouillé
une mort dans l’âme

quel arbre quelle fleur
quel amour oh! quel amour
nous guérira de ce mal?

quel enfant ce qu’il sera demain
quel espoir audace des solitudes
nous apprendra la façon de vivre
et que tout en soit changé?

pour que l’oiseau batte dans les cœurs
la musique dans les villes
pour que l’homme naisse de la bête
la bête de la montagne
pour que surgisse de la mort le soleil

hommes je vous le prédis
les fleurs seront permises
les arbres paumes innombrables ouvertes
à la caresse
les oiseaux nicheront dans les yeux des filles
les chansons

et tout sera changé
comme on l’avait espéré
dans la solitude de nos amours





GRAVITATIONS

le corps se divise pour le plaisir
et la satisfaction

ainsi est cette âme

les objets se convoitent
les uns les autres

ainsi le corps se tend
il est l’arc de l’indienne
sa plus tendre peau
le tam-tam le plus sonore

nous écoutons passer les ancêtres sous la terre
leurs attelages
et leurs convois de plumes
(guerriers occis, ossements d’une faim sans maïs, la 
        neige pousse, blanche comme un peuple, saisons
        arquebuse invasion sans terre)

artifices
nous saluons la tristesse des deux mains
aussi fort que porte le soleil
il est noir il a soif
sa délicatesse est explosive
il réchauffe une planète aux cratères amers
   comme des bouches
et délicats comme la fonte des neiges

les visages s’allument
leur cire brûlera toute la nuit

ainsi la ferveur
terre pelée où l’insulte est fleur et lac

                                                                           

*


je dormais dans le blé
les minéraux s’agitaient tendrement
                              au nord

les lemmings contentaient savamment la mer

sans leur tristesse la disparition des espèces avait la
minceur d’un suicide tout collectif soit-il


                                                                             
*



la forme de l’oraison nous réunit dans les îles

là nous aimerons les soleils
quelle mer aussi chaude aussi sauvage que
   ton corps!
nous l’aimerons
           adversaires de la mort

tu dormiras dans mon épaule population

là que le chant s’éraille
et le gémissement
nous posséderons les travaux

le cœur s’émaille dans l’émoi
ô végétation ô lumière
              fécondation des espèces

il s’agissait d’une lune où s’enracinaient des délires et
des corps sans quoi le mouvement du silence
n’entourait plus ses astres

ingrate constellation


                                                                            

*



là j’immobilise une terre quelconque
ses hommes de peine l’engrais sans langue
l’épuisement des rivières
l’érection monumentale des villages

un glas y sonne
          perpétuel et jaune
                        à la façon des 
                                                                  tournesols
                                                                           


*



je suis l’angoisse

le noir et le poli le rose et le coton     l’enfant qui
sourd de la cuisse à la fin des années
devant lui s’étend l’immense terre

(le seigneur lui-même n’a point commis ce crime qui
de la poitrine tira sa fille et la fit m’aimer)

je suis l’angoisse

car la parole s’évade
entre les membres passe le vent
entre les pierres les larmes et les cris
ou simplement le dessein d’étreindre la mort

je suis l’angoisse
je fabrique mes villes
et mes moissons

veillez aluminium et nucléaire
sur moi sur nous

                                                                            



*



ainsi
nous nous fîmes ennemi des parallèles

été de proie
saison maléfique et d’une clarté funeste
l’obscénité prenait corps et âme
favorable au silence

été de proie

en elle-même tournait la mer
rebrassant ses poissons ses cargos
le ciel allait fondre griffes ouvertes
en piqué sur les filles sur les villes
les forêts s’abandonner au pillage

il n’était question que d’animaux et de feu

été de proie
quand s’allume le brasier des récoltes
quand s’agitent les minéraux
quand l’eau quitte la mer

                                                                            

*



nous nous fîmes délégué du silence

à regarder de façon perverse les aurores et les couchers,
aussi loin que porte le message de la ligne
inter-mondes, comme des jambes les plus
délicieuses

et l’éternel
nous le saluâmes






LE TEMPS TOMBE

(la terre nous menace

au coin de la rue, chaque midi, le même
    visage repu
l’assurance des défilés
les fanfares
et le trou au cœur de tous les morts…)

le temps tombe
         famille giboulées passereaux

le temps tombe
         une tribu perdue remonte à la surface
         enfants des pyramides du soleil
         amphores de poussière maïs et
            fourrures
         falaise des morts
         (falaise comme ruche d’où s’envolent
            les âmes gorgées des nécrophages
            les blancs)
          famille stupéfaite

le temps tombe
         abénaki maya nègre de birmingham
         âmes civiles de mes morts sauvages

         colère inhumée dans le fumier des
            chevaux de proie

         dans la connaissance des soldats et des
            saints
         dans les frégates armées
         pour la pâmoison d’une infante et le pathos
            d’un hommage au soldat 
                            inconnu

le temps tombe
         dans le mois du saumon s’installent
            les villages les mairies
         les pêcheurs à la ligne
         les capitales polies de main de mort

le temps tombe
         galères négriers
         atahullpa
         sauvages présents
         anéantis
         (cendrillon palpite dans la soie ses
            trois repas son prince
         ô sommeil tranquille
         planète ronde où s’étreignent les
            maisons conformes
         au jour le jour vienne le repos définitif)

le temps tombe
         les petits hommes de préhistoire
            circulent
         entre les buildings
         dans la pluie chargée de missiles

le temps tombe
         espèce satisfaite






FRAGILE JOURNÉE DE MICA

fragile journée de mica où pourrissent les flaques
anémones d’un hiver soleil désirable

père les copeaux te peuplent
une rivière aux poissons durs
des hirondelles croix fichées dans le cœur
   des villages
les feuilles ne sont plus

mais par le bois que tu ordonnes
mais par les villes allumées
où allons-nous?

le métal s’effrite dans la lumière
terreau vorace pour annuler les corps
et la mémoire même

poussière du bois poussière du feu ta cécité veille
menuisier qui vas mourir

les compagnons tressent des cordes
ô navire pendu haut et court
amours bercés si la nuit ne les arrache et ne les jette
claironnants dans le soleil

ancêtres et vifs

futiles époux des golfes et des caps d’où les mères
allaient enfanter le temps pour le perdre

pour les enfants coffrés par l’espoir
les artères de la malédiction suppliaient la nuit
   noire de les nouer de les tordre de les
   trancher

pour les enfants à la tâche de la rage
les coffres cumulaient les patiences bêtes à la
   gorge tranchée résignations peuples à genoux

pour les enfants délivrés de leurs mères
les autels croassant immobiles avec des menaces
   tombales       des chèvrefeuilles et les pensées
   longtemps entretenues par des mains pieuses
   parmi les pierres

pour les enfants livrés à eux-mêmes
pieds et poings liés       les capitaux les lois
   bouches cousues lames condescendantes
   servilités

ton souffle retiré   tentative quotidienne
d’apprivoiser la mort
comme d’annihiler la terre
(le plongeur caresse ainsi – provoque – la
   tentation d’être possédé par l’eau définitive
   ou de franchir interminablement l’espace,
   démembré, muet, jusqu’à ne plus être)

mais les membres pour crier
pour terrasser l’acier
mais les membres pour aimer

où allons-nous? haie de cèdre maisons chaudes

peaux des amants qui frissonnez au vent des astres
parmi les terres possédées
les maîtres vous admirent
              ainsi qu’une porcelaine
leur caprice vous annule

les voix sont terrées
les plaintes suffoquent de jour en jour plus opaques
et vaines

bientôt le silence ne sera plus que le cri du premier
   de tous les morts













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