martes, 19 de marzo de 2013

HENRI PICHETTE [9476]

Pichette, Henri portréja


Henri Pichette (1924–2000), fue un poeta y escritor francés.

OBRA:

Xylophonie (with Antonin Artaud), 1946
Apoèmes, Gallimard, 1947
Les Epiphanies, Gallimard, 1948
Rond-Point, Joyce regular part au futur and pour Pages Chaplin, Mercure de France, 1950
Lettres Arc-en-Ciel, Lettre rouge, with the response from Max-Pol Fouchet, Lettre Orangée with André Breton , L'Arche, 1950
Le Point vélique, Mercure de France, 1950
Nuclear, L'Arche, 1952
Les Revendications, Mercure de France, 1958
Odes à chacun, Gallimard, 1961
Tombeau de Gérard Philipe, Gallimard, 1961
Dents de lait, dents de loup, Gallimard 1962
Epiphanies, definitive edition, Poetry / Gallimard, 1969
Poèmes offerts, Granit, 1982, Gallimard, 2009
Notebooks Henri Pichette 1: Défense et illustration, Granit, 1991
Notebooks Henri Pichette 2: Les Enfances Granit 1995
Apoèmes, regular Lambeaux d'un amour et d'manuscrit Fragments du "Sélénite" Poetry / Gallimard, 1995
Notebooks Henri Pichette 3: with Les Epiphanies, The Rubeline, 1997
Dents de lait, dents de loup, novel, 2005 edition
Les Ditelis du rouge-gorge, Gallimard, 2005



Jirones de un manuscrito amoroso
(Paris, 1948)

Ningún pecado. Prefiero la lógica desfalleciente, en su mecánica literalidad, bella y rebelde, con frecuencia roja, casi descabellada, a veces miel, a veces viscosa, la lógica de una mariposa, de una flor carnívora o de una uña de mujer.
...
La Iglesia suprimió la razón en nombre del Espíritu Santo. Más, transportada por el amor, mi razón es la cosa de espíritu-mente excelente que vuela en el espacio de tu alma. Mi demonio primaveral nidifica en la mielga de tus muslos suaves.
...
(el sexo siempre luego del sexo y frente siempre al otro sexo ávido y listo a jugarse al número del edén) (el sexo árbol de la vida, el sexo musageta, el sexo clave de los sueños) decididamente el Sexo lleva la voz cantante.
...
Mi pariente, mi transparente, mi hermana enemiga! tus nocturnas locuras están impregnadas de lucidez. Resulta normal que llegue a delirarte, tan cierto es que nadie sigue los designios de su corazón.
... 
Corazones en su punto cúlmine al servicio de cerebros encendidos por las ganas locas y muy-positivimente lógicas de hacer el amor y perfeccionar el amor!





Tengo los dos ojos, los dos grandes ojos abiertos, los dos grandes ojos felinos, los dos bellos ojos felinos, los dos bellos grandes ojos claros y oscuros de la Mujer sobre mi almohada. Sus ojos donde ver
tanto el mar fosforescente,
o el prado ultraflorido,
a veces las rosas al despuntar el día,
recién las violetas al bajar el sol,
allí, agua que parece dormir
– un mar plano calmo sin bruma ni vela ni e muda
...
Bajarán, los ojos. Serán gemas, los ojos, como los de un demonio que inicia una plegaria.
...
Tus dunas se estremecen con mi procesión de besos. ¡Montes de gozo son tus pechos ! y tu pubis un prado salobre.
...
suave, dócil, bellamente delineada de venas azul virginal, fresca ardiente, rozando el alga, abundante y primaveral, sombría, ambarina, ofrecida, abierta,
...
Final desnudo y completamente nuevo, eres la mujer en su oriente. Yo recojo tus primeras voluntades.





Si, al ofrecer la mirada tanto a la tierra como al cielo, estás a la espera de algo suave, feroz, vivaz, almizcleño, puro y perturbador, apasionado, que contenga la danza bajo el agua y la lucha en el aire, juegos de miedo y la ordalía del hierro candente, la lira salvaje y el acuerdo perfecto, ven y ve!
Si, herida bienaventurada, deseas la pulpa cálida y el bálsamo de saliva y el manto de bruma y la reja en el mar y el aliento del ciervo en los bosques en flor y el roce de los pétalos y el tanino sangriento, ven y ve!
Si luchadora como dices ser, no temes mi victoria, te tengo previsto un desfile de antorchas . ¡Sal a las calles, y vuelve a mí desnuda!
Si buscas la leyenda del Corazón de antaño, la huella del Amor, el Vagabundo bajo los puentes de arco iris, el velo de novia y el pico de cigüeña, toma mi corazón en marcha... que late hasta las estrellas!... Y mira cómo llega el poema del mundo sobre las alas de los años luz. Leerás directamente en mi Edad Media, mi Roma o mi prehistoria, y yo seré tu almanaque.
Si a él te invoca el Pájaro-Gato o el Violoncello-Andrógino, atravesaré el aura de tu cuerpo, el fluido de tu alma cuyos signos de eternidad percibí en mis sueños de joven estudiante. En la escuela de la vida, me transformé en sujeto de tu verbo adorable.






Orando y adorando al pequeño dios ciego, la santa está desnuda con su larga caballera de oro en la capilla blanca.
...
Tus uñas precisas me cautivan: se diría que, cuando me acarician, carboneros palustres se hacen el pico sobre la rama de mi vientre.
...
la cabeza del falo como un corazón invertido
...
Conságrame con tus aceites íntimos, seré el ungido de la Mujer.
... 
¡Oh paraíso paradojal! ¡Oh volcánica voluptuosidad!
tú hacia mí para ti sobre mí en ti unida a mí devenida en tú
acariciada hasta el corazón





Lambeaux d’un manuscrit d’amour
(Paris, 1948) 

Pas de péché. Je préfère la logique syncopée, mot-à-motrice, belle et rebelle, plusieurs fois rouge, à un cheveu d’être folle, tour à tour miel et glu, la logique d’un papillon, d’une fleur carnivore ou d’un ongle de femme.
L’Église a donné tort à la raison au nom du Saint-Esprit. Or, transportée d’amour, ma raison est la chose d’esprit excellente qui vole dans l’espace de ton âme. Mon démon printanier nidifie à la fourche de tes jambes suaves.
(le sexe toujours après le sexe et devant toujours l’autre sexe avide et prompt à faire jouer le chiffre d’un éden) (le sexe arbre de vie, le sexe musagète, le sexe clef des songes) décidemment le Sexe a la voix capitale au chapitre.
Ma parente, ma transparente, ô ma sœur ennemie! tes nocturnes folies baignent dans la lucidité. Il est normal que j’en vienne à te délirer, tant est vrai que personne ne tient les commandes de son cœur.
Cœurs battant leur plein au service des cerveaux embrasés par l’envie folle et très-positivement logique de faire et de parfaire l’amour!



J’ai les deux yeux, les deux grands yeux fendus, les deux beaux yeux félins, les deux beaux grands yeux clairs et sombres de la Femme sur mon oreiller. Ses yeux où voir 
Tantôt la mer phosphorescente, 
ou la prairie ultrafleurie
quelquefois les roses de la pointe du jour,
tout à l’heure les violettes du jour frisant, là, de l’eau qui a l’air de dormir
_une mer plane coite sans brume ni voile ni e muet
Ils descendront, les yeux. Ils seront escarboucles, les yeux, comme d’un démon qui prie.
Tes dunes frissonnent quand mes baisers font caravane. Des monts-joie que tes seins! et ton pubis un pré mizotte.
douce, docile, joliment lignée de veines bleu marial, fraîche ardente, fleurant l’algue, plantureuse et prairiale, ombrée, ambrée, offerte, ouverte,
Fin nue et toute neuve, tu es la femme à son orient. Je recueille tes premières volontés.





Si, le regard offert à la terre comme au ciel, tu espères quelque chose de doux, de fauve, de vif, de musqué, de pur, de troublant, d’éperdu, qui tienne de la danse sous l’eau et de la lutte en l’air, du jeu panique et de l’ordalie du fer rose, de la lyre sauvage et de l’accord parfait, va et viens!
Si, blessure bienheureuse, tu désires la pulpe chaude et le baume de salive et le linge de brume et le soc dans la mer et le souffle du cerf aux bois en fleur et le foulage des pétales et le tanin sanglant, viens et va!
Si batailleuse que tu te veuilles, ne redoute pas ma victoire, j’ai prévu ta retraite aux flambeaux. Va dans les rues, et reviens-moi nue!
Si tu cherches la légende du Cœur jadis, la trace d’Amour le Vagabond sous les ponts d’arc-en-ciel, le voile de la mariée au bec de la cigogne, prends mon cœur en marche... qui bat vers les étoiles!... et regarde arriver le poème du monde sur les ailes des années-lumière. Tu liras directement dans mon moyen âge, ma Rome ou ma préhistoire, et je serai ton almanach.
Si t’appelle à lui l’Oiseau-Chat ou le Violoncelle- Androgyne, je traverserai l’aura de ton corps, le fluide de ton âme dont j’ai perçu les signes de toute l’éternité dans mes songes de lycéen. À l’école de la vie, je me fis le sujet de ton verbe adorable.





Orant et adorant l’aveugle petit dieu, la sainte est nue en cheveux longs et or à la chapelle blanche.
Tes ongles précis me ravissent: on croirait, lorsque tu m’en caresses, que des mésanges nonnettes se font le bec sur la branche de mon ventre.
la tête du phallus comme un cœur renversé
Consacre-moi de tes intimes huiles, je serai l’oint de la Femme.
Ô paradis paradoxal! Ô volcanique volupté!
toi vers moi pour toi sous moi en toi unie à moi qui deviens toi
caressée jusqu’au cœur



Henri Pichette, Apoèmes, suivi de Lambeaux d'un manuscrit d'amour et de Fragments du "Sélénite", Paris, Gallimard, 1995



Florence Baranger-Bedel
http://lasegerias.blogspot.com.es/






La lune (Francia)

la lune
comme un hublot
comme un oeil de bateau
comme une perle dans les flots



la lune
comme un bol de lait
comme une bulle d’or
comme une balle de cristal



la lune
comme un croissant d’ivoire
comme une galette de givre
comme un fromage blanc



la lune
comme un tailladin de citron
comme un quartier d’orange
comme une barque de melon



la lune
comme un plateau de nacre
comme un cerceau de papier de riz
comme un lampion chinois



la lune
comme
comme
comme




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