martes, 13 de enero de 2015

JURE POTOKAR [14.456] Poeta de Eslovenia


Jure Potokar

Jure Potokar es un poeta y traductor esloveno nacido en 1956.

Estudió literatura eslava en la Universidad de Ljubljana. Fue crítico musical y traductor en Ljubljana.

Una selección de sus poemas también apareció en traducción al inglés. Tradujo una serie de libros en inglés, incluyendo poetas americanos Henry Miller, Leonard Cohen, Bret Easton Ellis, Gore Vidal, Salman Rushdie, Jack Kerouac, James Graham Ballard, Richard Flanagan, Jonathan Franzen y LeRoi Jones.

Colecciones de poemas

Po srednji šoli je vpisal študij slovenistike na filozofski fakulteti, obenem pa začel aktivno delovati v literarni sekciji Študentskega kulturnega centra (ŠKUC) in na radiu Študent, za katerega je pisal predvsem o glasbi.
Leta 1980 pri ŠKUC-u izdal prvo pesniško zbirko Aiton, dve leti kasneje pa v Pesniškem almanahu mladih objavil drugo zbirko Pokrajina se tu nagiba proti jugu (MK 1982). Pri isti založbi sem objavil še dve pesniški zbirki Ambienti zvočnih pokrajin (1986) in Stvari v praznini (1990).
S prevajanjem se je začel ukvarjati že med študijem. Prevajal je za radio Študent in radio Slovenija (sodobno ameriško in angleško poezijo in prozo, npr. Amiri Baraka, Langston Hughes, Patti Smith, Howard Nemerov, Leonard Cohen itd.), kasneje pa se je prevajanju posvetil profesionalno. Doslej je prevedel okoli šestdeset knjižnih naslovov, med drugim je sodeloval pri Antologiji ameriške poezije XX. stoletja in pri Antologiji angleške poezije (CZ 1986 in 1996), prevedel tri pesniške zbirke Josipa Ostija (Barbara in barbar (Obzorja 1990), Sarajevska knjiga mrtvih (DZS 1993) in Salomonov pečat (Mihelač 1995) in pripravil izbor pesmi nigerijskega pesnika Niyija Osundareja (Zgovorno darilo, CZ 2004).
Prevedel je vrsto poljudno-strokovnih in strokovnih knjig, kot so npr. James Rachels Pravica do smrti (CZ 1987), zbornik Smrtna kazen (CZ 1989), Oxfordova enciklopedija zgodovine (Od pradavnine do 19. stoletja) (DZS 1993), Vrhunci likovne umetnosti (CZ 1994) Atlas svetovne literature (CZ 1999), M. T Clanchy Abelard: človek v srednjem veku (Znanstveno in publicistično središče 1999), Tariq Ali Spopad fundamentalizmov (Znanstveno in publicistično središče 2001), Richard A. Posner Pravo in literatura (Pravna fakulteta in CZ 2003), Don Campbell Mozart za otroke (Tangram 2004) in Nenavadno potovanje profesorja Karitata (Sophia 2004).
Prevedel je tudi vrsto proznih leposlovnih del, kot so Kolos iz Maroussija Henryja Millerja (CZ 1996), Josif Brodski Vodno znamenje (CZ 1996), Leonard Cohen Lepi zgubljenci (MK 1996), Bret Easton Ellis Manj kot nič (MK 1989) in Ameriški psiho (CZ 1994), Ray Charles in David Ritz Brat Ray (MK 1990), Miles Davis Avtobiografija (Tangram 2000), Melvin Burgess Džank (Obzorja 1998), Dama – življenje kuzle (CZ 2004) in Tista reč (CZ 2005), Gore Vidal Myra Breckindirge (CZ 2001), Don DeLillo Beli šum (CZ 2003), J. M. Coetzee V srcu dežele (CZ 2001) in V pričakovanju barbarov (CZ 2005), Salman Rushdie Harun in morje zgodb (DZS 1993) in Satanski stihi (Učila 2005), Jack Kerouac Na cesti (MK 1998; Delo 2005), J. G. Ballard Trk (DZS 1997), Richard Flanagan Smrt rečnega vodnika (CZ 2003), Joža Horvat Molitev pred plovbo (Didakta 2004), Jonathan Franzen Popravki (Beletrina 2005) in Alan Hollinghurst Linija lepote (Učila 2006).
Jure Potokar velja tudi za izrednega poznavalca več zvrsti sodobne popularne glasbe, še posebej jazza in bluesa. 
Z založbo Sanje sodeluje vse od njenega začetka, ko je vodil tiskovno konferenco prve izdane knjige te založbe, zbrane pesmi Franeta Milčnskega - Ježka (Preprosta ljubezen, 1997). Kasneje je sodeloval pri več predstavitvah in strokovno svetoval pri posameznih izdajah. 
V letu 2005 je sodeloval pri prevajanju knjige Profit pred ljudmi Noama Chomskega, v prvi polovici 2006 pa je za Sanje prevedel odmevni roman Sneg turškega pisatelja Orhana Pamuka. 



Eres infinito

Eres infinito en el vacío que llena
tu alma, mudo e incomprensible como un punto

en el horizonte. a veces, a causa de tu mirada
fija, tiemblan enjambres de estrellas y entonces

comprendes que estás parado en el borde donde confluyen
el cielo y la tierra. como en un mapa
medieval. Eres lo suficientemente pequeño para creer

en el orden cósmico y lo suficientemente grande para anhelar
el secreto de las estrellas que llamas soledad.

Traducido por Mariluz Suárez Herrera



Attouchements

Il te reste le corps qui s'est transplanté dans la mémoire. Comme 
la maison d'un nomade que les couches du sable couvrent avec une 
persistance inaccessible. Amère, à peine visible encore, pourtant

tellement définitive. Tu compteras, par une insoutenable vigilance de 
l'ouïe tu percevras peut-être quelquefois le cliquetis de la monnaie sur le 
béton et la chute silencieuse de la neige dans une nuit de novembre.

Et tu seras seul dans cette indifférence du temps d'amères couleurs. Où il 
n'y a aucune place pour l'ironie, seul entre les odeurs féroces d'antan, 
seul et avec pour compagne la pensée de

cet attouchement qui ne sera plus jamais à toi.



Diérèse

Tu te tiens entre deux mondes qui doucement se détachent, ainsi 
qu'il a été prédit. Tu tourneras tes yeux à gauche et à droite, vers 
l'est et vers l'ouest, et sans rougir tu

franchiras le seuil qui les sépare. Peut-être que pour un moment - 
et tu sais de lui qu'il te sera pardonné par les étoiles - avec cette 
nostalgie, que la raison ne peut pas réfréner,

tu penseras au croisement qui ne peut pas se répéter. Ensuite tu 
seras là où les règlements sont clairs : tu as perdu l'enfance et une partie de 
l'âge viril. Tu as perdu l'aspiration fervente, la possibilité

d'accomplissement. Est encore tien le monologue du silence et de la solitude.




***



Ton regard, dans le miroir comme 
des rayons froids te pénètre et trace 
les voûtes de la solitude. Encore une fois tu méditeras

interminablement sur le fait que de ta vie 
s'évaporent, disparaissent les choses aimées 
qu'il faut selon l'incompréhensible logique militaire

s'avancer et « courageusement » regarder la mort en face. 
La hache de pierre aborigène, la lance gracile 
des savanes africaines et l'épée parfaite du samouraï t'attendent.



Borges

Lorsque tu es assis, derrière la table. Borges, qui est à bout de 
volonté, toi ou bien le livre qui garde dans ses coutures les menaces 
jaunissantes de l'histoire maudite ?

et lorsque tu découvres quelque chose qu'au fond, personne n'avait 
jamais vraiment cherché, quand cette idée timide par les 
membranes fait se répandre sur le papier

un éloquent mordant quant à une malveillance ancienne (une joie, un 
geste généreux ou une pensée, seulement, sur l'existence infâme d'un 
marginal poète), alors - dis-nous -

l'intolérance, où demeure-t-elle, en toi ou dans l'histoire?



La poix

Si l'arrondi est un mérite, 
aucune raison, alors, qu'existent les verticales, 
les réfractions d'agate de nos rêves !

Il est temps alors qu'au feu de la fiction gerantas devienne les 
mouvements souples d'un cheval qui fait la traversée de 
l'histoire.

ou bien, car la réalité se joue de nous, 
tout n'est qu'une illusion, voilà pourquoi nous exsudons 
de l'inadaptation, avec son âpre odeur de poix,

dont notre volonté, seule, suscite le mouvement !



Langue

Elle nous absorbe, comme dans le coin obscur d'une boutique une mèche 
de lampe absorbe une huile rance ; nous trompe ; rarement nous caresse. 
Perçante comme le parfum des orchidées en fleur, par les cloisons elle se répand

jusqu'à nos cœurs et un peu au-delà encore, dans l'existence errante du 
caméléon. Langue : une iode sur la plaie bourgeonnante de l'explosion, un 
relief sculpté dans le parfum tremblant de la chaleur brumeuse des mois d'été,

et plus tenace, encore, plus fine et plus sournoise. Solitude des heures 
pendant lesquelles le dénouement des nœuds en elle dilate les veines sur 
nos fronts sillonnés ; sûreté trompeuse du labyrinthe inviolé.

La rouille nous ronge et attaque quand, au retour, tu suintes des lavoirs dans la fontaine.



Le puits

à Gregor Strnisa

Jour après jour, de toute éternité tu te tiens au bord, 
tu fixes la profondeur et tu frémis lorsque le corps 
se courbe et hésite. L'effroi que tisse le vide est à 
peu près palpable, douceâtre et visqueux

comme la mélasse. Ici, tu es coupé de tout, le manque de foi 
en la présence de vie là-haut sur les étoiles est émouvant 
jusqu'à faire mal. Ce calme inattendu qui nous séduit en se 
cachant derrière la surface

miroitante qu'une rame, qui serait plus ferme que 
le doute, jamais ne fêle, n'ensanglante, 
s'approche de plus en plus, pareil à des rayons de miel 
avec lesquelles l'essaim d'abeilles embrasse les lignes d'horizon.



Le samouraï

1

L'air parfumé d'une soirée neigeuse, rude jusqu'à l'amertume ! 
cette manière dont le regard du samouraï se change en fente, dont 
brille, au paroxysme même du coup, la forme d'acier

élancée - alors l'air fond et une giclée doucereuse de peur 
éclabousse les yeux - raconte : début janvier, début de la calamité 
! dehors, le continent fragile de la blancheur sans traces,

dedans, une indigence d'un blanc encore plus scintillant, couronnes de 
fleurs de givre, dont le vocabulaire, avec ses angles, ne peut venir à bout. 
Comme une pierre précieuse, l'œil immobile réfracte le spectre lumineux

quand de la pointe du sabre dégringole une larme givrée.



2

Ainsi nu et seul, dans l'entrelacs de l'écorce craquante de la calamité ! de 
la pensée qui n'enflamme pas, du désir qui rebondit en lui-même et de la 
grâce qui, à elle-même, n'accorde aucun répit.

Une main, nouée de convulsions, qui se cramponne à la poignée du fil 
destiné à la scission du monde, à la démarcation nette entre les pronoms, 
entre cela qui est connu et perpétuellement dissipe les

chuchotements en un murmure mélodique sans même la moindre 
signification, et entre cela qui reste à jamais imprononçable, gommé des 
pages de la mémoire, comme sous un système de lentilles

une photo est délibérément brûlée par une main légère.



3

Le samouraï se meurt doucement, comme la splendeur de la soirée ! tel 
un relief, il est accroché à la voûte obscure de la mémoire, tout blanc et 
seul, avec le goût d'un pèlerinage à travers la gangue

couvrant l'émail du sabre. Son monde est un monde d'énigme, le 
monde du piège qu'il s'est tendu à lui-même. Pour lui il n'y a nulle 
part de sein, nulle part de lèvres ; après lui reste la calamité,

devant lui, dans un hurlement immense, s'éparpillent des rêves fous. Le 
samouraï est une fumée au-dessus du lieu de l'incendie, le cri perçant de 
la vipère fusant dans un espace où le cours du temps est arrêté.

O samouraï, tout blanc et seul, et toujours de nouveau de gloire enivré ! 




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