domingo, 28 de diciembre de 2014

THÉRÈSE PLANTIER [14.347] Poeta de Francia


THÉRÈSE PLANTIER

Nació en Nimes, Francia en 1911. Se asoció con los surrealistas franceses inmediatamente después de la guerra, pero luego decidió regresar a su terruño en el sur de Francia, viviendo en el pueblo de Faucon. Ha traducido poesía del inglés. 

Thérèse Plantier fue maestra largo tiempo en Marsella y luego retirada en Faucon, Vaucluse. Comenzó a publicar en 1945, con pasión surrealismo vivo. 

En 1964, Thérèse Plantier contestó la encuesta de la revista La Brèche sur les «représentations érotiques». André Breton la felicitó por su respuesta, había encontrado en ella "un violento deseo de vértigo". Plantier replicó: Me expreso como surrealista. No ha llegado el momento en que podemos hablar de otra manera. Thérèse Plantier participó en reuniones surrealistas en el Café La Promenade Venus y fue invitada de André Breton en St. Cirq-Lapopie (Lot). 

Vinculada a una fuerte amistad con Simone de Beauvoir y Violette Leduc (a quien ella escribió: "Usted escribe como Van Gogh pintó".

Thérèse Plantier, de naturaleza volcánica, tan incomparable como inmanejable, tuvo cuatro maridos. El último, Robin Morlot, tenía veinticinco años, cuando se encontraron (Teresa tenía entonces la edad de setenta años): un niño para quien yo no quiero dormir. El "gran chico frágil se suicidó después de la muerte del poeta.

Thérèse Plantier es autora de una vorágine obra poética, grande, original y caótica, que se encuentra entre una de las más grandes de la poesía contemporánea. Uno de las grandes voces femeninas del siglo, a nuestros ojos, Joyce Mansour, Claude Burine y otros.


Bibliografía:

Les anges diaboliques, © éditions Confluences, 1945
Leçons de Ténèbres, © éditions du Scorpion, 1959
Chemins d’eau, © éditions Guy Chambelland, 1963
Mémoires inférieurs, © éditions la Corde,1966
C’est moi Diégo, © éditions Saint-Germain des Prés, 1971
Jusqu’à ce que l’enfer gèle, © éditions Pierre-Jean Oswald, 1974
La loi du silence : Omerta, © éditions Pierre-Jean Owwald, 1975
La Portentule, © éditions Saint-Germain des Prés, 1978
Le Discours du Mâle – Logos Spermaticos, © éditions Anthropos, 1980
George Sand ou ces dames voyagent, © Atelier de Création Libertaire, 1986
Je ne regrette pas le père Ubu, © éditions Cerisier/ Coïncidence, 1988





PUERTAS

Se despliegan ante el cielo
yo escapo de esas puertas
hacia mi vasta noche
sin vos, 
vos solo, inquieto,
semi-carbonizado
en tu isla salpicada
con el jugo exprimido de animales,
te rompes a través de tus propias fuerzas
te hundís bajo tu propio peso
en el medio de un claro del asfalto negro
donde árboles pulpo se alejan
cada árbol reemplazado por una puerta fumante
por un intermitente
una casa circular
puntuada por innumerables incineraciones.





HOJA DE BALANCE ATRASADO

Olvidé enviarle por correo mi carta a mi amiga Muerte
perdí mi cartera
tomé un montón de curvas demasiado filosas a mi izquierda
tomé frío tomé calor tomé tibieza tomé fuego tomé nada
patiné sobre un parche de hielo
tuve que correr de un lugar a otro
estacioné
la jodí (me controlé a tiempo)
pegué la grande en materia de idiocia absoluta
enterré un gato que envolví en el diario de la mañana
tuve vergüenza
fui valiente
estuve caída y derribada
hablé demasiado oí demasiado
partí mi vida en tiras
quemé un agujero en mi pantalón con un cigarrillo
y de un solo saque divisé la noche.

Robert Rivas http://inutilesmisterios.blogspot.com.es/



MON AMOUR

Parce que j'avais senti la première odeur de l'été 
j'avais cru que je vivrais mille ans 
auprès de toi 
mais j'étais en retard il aurait fallu 
prendre le train tes yeux 
puis descendre à contre-voie 
parmi les bardanes et les orties violettes 
battre les buissons tambouriner 
dessus avec des paumes de laine 
cardée par les ronciers 
l'avenir se chargea de me détromper 
vira au bleu-silence 
tandis que les gousses des genêts-à-balai 
percutaient sec sur le ciel 
plié à gauche dans l'odeur de tes doigts.

Poèmes extraits de C'est moi Diégo (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1971).



C'EST MOI DIEGO

J'avais à renaître de mes cendres 
ce fut une surprise 
trop longtemps sans recevoir de visites infernales 
j'avais trouvé sur terre mes morts 
irradiés par l'arc-en-ciel des siècles larges 
arrière-arrière-arrière-Arrière-cousins à la mode 
de Bretagne 
moi fidèlement cataleptique devant eux 
en coma insulinique 
prêt à rouler sur le mortel versant 
j'avais à me ré-agenouiller sur les graviers 
de mes vilaines petites cours at home 
engorgées de Zombies de menthes 
d'un parfait matériel folklorique 
on y peut farfouiller partout ramper gamberger 
mastiquer 
m'asticoter compulser micocouliers 
souffler faux dans le clairon vairon de mon 
arrière-arrière-arrière-Arrière-neveu à 
la mode tout simplement un âne 
taper dans les tambours-testicules des mes plus récentes 
copines 
faire la queue aux bardesses féminin des bardes 
dans la vraie maison principale principielle 
et distinguer de là uniquement 
la comète qui annonce mon retour 
brillante comme au fond d'un puits un seau d'étoiles 
ainsi que le vôtre 
j'avais à naître encore surtout en Jacques à la barbe 
chénopode 
perdu pour sa maman et leurs complexes communs 
déjeté par sons amour du farniente et de l'amour 
et surtout en tous les autres c'est 
moi Diégo 
El Capucino 
dont l'apparition coïncide avec la vôtre 
je n'ai d'autre but que 
d'emprunter un éléphant un château 
des drapeaux heureux des planches et chevrons 
basta ! 
de lessiver la planète sans pouvoir lui fournir mes 
raisons 
de me planquer dans les villages 
toujours capter les sanglants filaments du futur 
par exemple à Cracovie où les rues vides 
hurlaient silence par le regard de leurs fenêtres 
j'avais à être éjecté des veines de la mort 
avec mon énorme fardeau prophétique 
ils rient et ils oublient 
c'est moi Diégo 
j'ai tout abandonné avant que de me mettre en 
wagon à bestiaux 
c'est moi qui longe l'avenir en mugissant 
pattes cassées 
je recommence à zéro venu d'Espagne par Hampton 
Court 
en tremblotant sur mes pattes gélatineuses 
des endroits où l'on assassine 
et dévore en particulier l'âme des animaux 
je suis la fille en velours au chapeau fripé 
planté de camélias de gardénias de pancakes 
un parterre plein les yeux 
je suis le garçon tête-solaire avec une roue 
au bas 
du ventre 
la vieille tâtant le mur d'une main 
l'autre pleine d'oignons 
l'idiot-type 
les mots poussant de sa bouche comme les pètes hors 
d'un anus de chèvre 
sur son front en tuyau cinq agrafes 
et du mercurochrome 
il l'a fait exprès il nous surclasse 
vous moi nous avant et après 
je recommence 
ô j'ai tant souffert toujours partout tant mieux 

Poèmes extraits de C'est moi Diégo (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1971).




Rien ne se répare sinon les mots
s’il n’y avait pas les mots
il n’y aurait que la mort
mots anti-mort mort anti-mots
rien ne se creuse sinon le lit
où coule l’eau torturée
chaque goutte perdant la vie
en touchant la goutte suivante
et ainsi et ainsi dans le fleuve des mots
qui se nomme Histoire
on se fout pas mal que
réparation soit due aux peuples
jamais ne se regonfleront
les mollets les enfants les martyrs
les morts de faim
un quelconque mai
on peut tirer en leur honneur
des salves d’adjectifs
qui ne les concernent pas
il n’y a que des transferts
jamais de justice
à moins que la douleur ne soit une justice
dans ce cas
plus besoin de mots.


****

Mes membres fourmillent de reflets pétrifiés
je ne peux m’endormir sans devenir la terre
sans rabattre mon linceul
comme le vent rabat aux cerisiers
leurs jupons sur la tête
une fois devenue bloc
je porte en croupe les eaux 
obsédantes
je ne sais jamais qui est en moi.

In « Site forum 1973, Vieux-z’hippies »


Dans le très beau poème d’amour lesbien, « La Piscine », la nature passionnée de Thérèse Plantier s’exprime dans toute sa plénitude :


La Piscine

Réfugiées au fond du ciel les mers
pleuvaient sur nous par les fissures de la nuit
tes cheveux déroulés teignaient en pourpre notre abîme
tes seins pesaient sur mes paupières
tu m’aspirais entre des eaux damasquinées
tu laçais au long de mon buste
de palpables courants glacés
tu frayais ta semence dans le flot qui m’irrigue
j’étais saoule de ton indistinct contact
ramifié en éclairs à travers la piscine
où seules nous nagions dans l’obscur électrocuté
toi et moi
tu me dépassais parfois silencieuse
sporadique
tu te faufilais à travers mes membres
aussitôt détachés du tronc
à travers mes jambes égrenées loin derrière
filiformes difformes
je te perdais en me perdant
hululaient sur les quatre places des fantômes équivoques
vaticinant à convoquer d’autres ombres
en d’autres conques contaminées
par ton désir chu des étoiles molles
avec le bruissement du caramel brûlant.

In « La Portentule «  - Internet « Poésie Communauté »




 Mon amour

Ton âme-oiseau vole au-dedans de moi
et j’introduis en toi mon mortel ennemi
le corbeau
ai-je rêvé de foules ?

il n’est venu que toi dans mon sommeil
couronné de murs
bien que la houle ait rongé les jetées
ce qui enfle restera longtemps solide
bien que le flot lèche mes pieds
je te mangerai pour que tu renaisses
des eaux de la mort des Sorgues

où un cheval compréhensif
pointe son oreille vers tes indistinctes paroles


In « C’était hier et c’est demain » - © éditions Seghers, 2004, - Internet – hippies,1973. forumactif

Dans la « Poésie contemporaine de langue française », Jean Orizet évoque ainsi Thérèse Plantier :

Nous voici embarqués dans un tourbillon qui nous trouble, nous donne le vertige et nous terrorise Ici l’ordre est profané. Une femme repense sa condition à travers les faux semblants. Elle nous entraîne à tous les refus, dans un collationnement des fantasmes du rêve et du réel trépidant.


La voie
La mort n’a qu’un nom c’est
EMPIRE

vais-je l’apprécier
cet abécé ?

ils sont jolis les bidonvilles
le printemps leur fout des claques en passant
un dame a oublié de s’habiller
parce qu’elles me ressemblent
je convoite les machines à vapeur
il pleut républicainement
dans l’École Primaire Supérieur de Garçons
dans les gares détoiturées
sur les mâts sur les drapeaux sur les voitures à la casse
sur les peupliers aux ganglions enflés
sur les champs et même les bicots
pourtant enfin embourgeoisés
on leur a fait cadeau d’un train démantibulé tout entier
sur voie de garage
sans deuxième service-déjeuner à clochette

et d’une pièce à leur culotte
ils peuvent coucher dedans
cadeau de moi également qu’ils regardent se trimbaler
comme une vache que je suis
dans le vent à l’envers
de chouettes tas de tessons
d’une ficelle pour attacher leurs marmots
à défunte signalisation
lorsque défile le Mistral
et comme il pleut pas mal en France
ils trempent leur soupe dans l’eau de la tonne rouillée
par canicule ils la mangeront à l’ombre des rails
ils sont bien
ils voyagent gratuit en famille
sans cahots sans même bouger
les rapides leur cuicuitent des cris d’hirondelles
et les wagons de marchandises tapent du cul pendant des heures
par pure camaraderie


où ils pissent je n’en sais rien


peut-être dans les bardanes qui
pour se venger
les mitraillent de petites graines.

In « La Poésie contemporaine de langue française » © éditions France-loisirs, Tome 1, 1992, page 145/146, extrait de « C’est moi Diégo »

Thérèse plantier aura fait sienne l’assertion de Montaigne : «les femmes n’ont pas tort quand elles refusent les règles qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont introduites sans elles.»


Par moi revit ton désespoir
ô père
ce que tu n’as pu dire
filtre à travers tes os jusqu’aux miens
que tu engrosses
je voudrais
quel beau mouvement !
crier que je comprends
crier
ce que tu n’as pas dit
ce fut difficile
mon père
l’orage n’éploie jamais sa violence
le feu ne gronde qu’à demi
je voudrais
venger ta vie à demi
je sais
car je te ressemble
je ressemble à ton espérance
pour toujours
oubliée dans le sommeil
qui te dissout
que tu m’as rêvée.


In « La Poésie contemporaine de langue française », © éditions France-loisirs, Tome 1, 1992, page 147 – extrait de « La Loi du silence »

Thérèse Plantier disparait en 1990 à Faucon dans le Vaucluse. Seule la revue HSE lui rendra hommage en signalant sa disparition. Son quatrième mari, de quarante-cinq ans son cadet, la suivra dans la mort en se suicidant.



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