martes, 18 de marzo de 2014

NIYONIZIGIYE CELESTIN [11.259]



NIYONIZIGIYE CELESTIN

Burundi
Niyonizigiye Celestin que nació en 1970 es un poeta burundés que vive en el destierro en Canadá. Es Docente de francés desde hace 14 años. 



HUÉRFANA DE MADRE VIVA

No soy una sonámbula. No soy una soñadora.
No soy una profeta, aún menos una hechicera.
No soy nada más que una pedigüeña del amor, Una mendiga de la justicia.

Nacidos de una  lindísima  madre que se llama Burundi; somos tres gemelos predadores.

Un día a uno de los tres hermanos le gustó acapararse nuestra madre; es así como el fuego se enciende. De los insultos a las riñas, de las riñas al combate, del combate al fratricidio.
Hija infeliz decidió humildemente ir a nacer en otra parte.
¡Oh! Mi querida madre Burundi, desde lejos te veo, más lejana de ti.
Te veo resplandeciente en el horizonte, te veo brillante mi querida madre Burundi.
Te veo rodeada de monstruos y de un gran océano de fuego que me impiden Alcanzarte.

¿Vivir? ¡No! la vida es mi inmenso enemigo.
¿Morir? ¡No! La muerte me ha rechazado. No vivo, sobrevivo, y como vegetales vegeto.
¡Dios Señor! Por favor, sálvame de la mugre, dame la alegría.

Querido Padre líbrame de este desierto de miseria donde vago ejecutando un aire de misterios de la tierra.
¡Bondad Divina! Dime tu morada, te encontraré acá y te presentaré mis lamentos.
¿Dónde estás? ¿Estás en el universo? Subiré las nubes, atravesaré el sol, subiré las paredes de la luna para verte en tu morada y presentarte mis gemidos.
¿Te encuentras en el centro de la tierra? Me hundiré al fondo de los océanos,
Atravesaré el núcleo de la tierra para encontrarte en tu morada y presentarte mis lloriqueos.
¿Bondad divina por quién me tomas?
Hay en este mundo una criatura tan desdeñada, tan desheredada, tan despreciada como  yo. Enséñame en el mundo un animal que no tenga casa. Enséñame en el mundo un objeto sin propietario.
¿Dios Señor, por qué me has separada de mi madre antes del destete? ¡Necesito aún tu leche materna!
Los pájaros van a Burundi y regresan sanos y salvos. ¿Señor soy yo menos importante que las aves de corral?
¿Los ríos corren en Burundi y salen sin problemas, Dios Señor, soy yo menos importante que el agua?
El sol y la luna viajan en Burundi con toda seguridad. ¿Dios Señor soy yo menos importante que los astros?
El viento sopla libremente en Burundi, desde el norte hasta el sur, desde el oeste hasta el este como si fuera a casa de su madre. ¿Dios Señor soy yo menos importante que el soplo?

Queridos hermanos africanos no me llamen extranjera, estoy en mi país “África.”
Raza humana no me llame extranjera, yo estoy en mi país “planeta Tierra”.

Querida madre,

no me gusta ser llamada huérfana mientras que vivas todavía.
Escríbeme sobre las hojas de los árboles, el viento me la mandará.

Traducción al castellano de Marcel Kemadjou.




Sélection de Au coeur de l’Afrique, quand la colombe chasse les vautours. Edilivre, France 2012

Calme et charme sans arme

C’était un matin d’été chargé de brouillards;
Temps passé à délirer tel un vrai soûlard.
Un matin sans précédent où le rêve d’être
Héros bouillonnait, bouleversant tout mon être;
Jour où le lauréat de l’école de vengeance
Devait aller sur le terrain sans réticence;
Jour décisif où quelqu’un devait être cuit;
Jour où un faux chemin allait être détruit.
Rugissant, m’écriant, je faisais des va-et-vient;
Tantôt des pompages, tantôt des coups de poings;
Tantôt défiant les lions comme tout imprudent;
Tantôt tirant dans l’air tout en grinçant des dents.
Les préparatifs achevés, je pris mon sabre*
Et ma fronde pour me ruer ensuite au macabre.
Soudain, une idée de faire adieux aux parents
Survint à l’esprit agité mais transparent:
« Oh ! Qu’est-ce qui te prend notre cher dérivé ? »
Me demandèrent-ils d’un ton si énervé.
« Je dois venger vos frères et soeurs ! Ce jeudi,
Et je me sens si hardi pour l’acte. » ai-je dit.
D’une voix de tendresse mêlée à la peur;
Ma mère cria, puis souligna de tout son coeur:
« Quelque vaillant, puissant ou brave que tu sois
Tu ne pourras point les ressusciter. Reçois
Et grave ces mots dans ton esprit, fais-en loi
Qui guide ta morale, qu’ils soient de ta foi.
Je sentis la main de mon père posée sur
Mon épaule et ouïs*sa voix vibrante et pure:
« Mon cher fils, la vengeance appartient à Dieu,
Ne salis pas ta main par ces combats odieux. »
Choqué, j’ai laissé tomber le sabre et la fronde*
Par terre, me plongeant dans une nuit profonde
Où la conscience me montrait ma cruauté
Et la non-violence prouvait sa primauté.
A travers mes larmes, je regardais mon père
Faire le feu. Loin, je vis revenir ma mère
Qui était partie appeler tous les voisins
Afin de mettre fin à ce jeu enfantin.
Dans un silence de mort, autour du foyer*,
On suivait mot à mot le discours émaillé*
Des mots d’amour et de pardon que notre sage
Prononçait et transmettait en divin message.
A terme, le public gai embrasa mes armes

Et depuis, j’ai retrouvé mon calme et mon charme.



Le paradoxe de l’Afrique 

Je me croyais plongé dans un sommeil profond ;J’étais dans un pays où luit, puis brûle l’amour, où sourires et pleurs effleurent le plafond.
C’était la joie, c’était la guerre et de l’humour.
De tous côtés s’élevaient des chansons d’oiseaux harmonisées des sons si émouvants des eaux, des pittoresques lacs et des jolies rivières qui reflétaient du précieux sous-sol la lumière.
Au rythme des coups des obus sortaient des huttes ces anges aux peaux lumineuses et cheveux résumés.
Je les voyais qui dansent, qui luttent contre l’envieux trouble-fête qui leur en veut, sur son arc j’ai lu: pouvoir; poison parfumé.
Il combattait à reculons, il jouait perdant parce que la noce était armée jusqu’aux dents.
J’ai eu beau fuir le rêve qui en moi fumait; ternissant mon cœur blanc, c’était réalité ; ma mémoire gardait toujours fidélité.
Plutôt, j’étais chez moi épris de la mystique image du paradis assailli ; l’Afrique…

Source du poème d’Afrique: Niyonizigiye Célestin




QUAND ON EST HORS DE SOI

Quand on est hors de soi on est autre que soi :
La vue se brouille et l’on suit ce qu’on aperçoit
On voit l’échelle des valeurs se renverser,
Et la bonne conscience ne peut plus percer
La solide coquille dont son moi s’entoure ;
Dès lors, l’esprit du monstre enragé nous parcourt,
Le bon Dieu créateur se tient en pur spectateur ;
Le guide social s’isole en observateur.
Nos obsessions sont au volant du véhicule
Qu’on est, aussi cogne-t-on le bien qui recule.
Vite ! On se gare en marge de soi, loin d’autrui,
Vivant à l’insu de l’humain qui se détruit.
Au moindre murmure d’un insecte qui vole,
L’armée s’alerte pour un coup aussi frivole !
Le cœur en tourbillon rend le ventre replet.
Du nez se dégage la fumée des pamphlets,
Au moment où l’oreille altérée de rumeurs
Eperonne* le pied de désagréable humeur.

Quand on est hors de soi on est autre que soi.
On est n’importe comment et n’importe quoi !
Se mirant dans l’océan des personnalités,
On ressent le dégoût de son identité ;
Dans la société où l’on était prioritaire,
On va survivre en parasite nécessaire :
On ronge, on suce ou l’on trait les siens au besoin,
Repus, l’on forge des prétextes avec soin.

Quand l’homme sort de soi, il ignore son sort.
Au comble ! défiant la mort dans le corps à corps,
Il s’immerge dans l’abîme hallucinatoire,
A l’écart de l’idéal et de l’obligatoire.
Lorsqu’on prend congé pour explorer son dehors.
On est dans l’impasse de se revoir encore,
Mais pour peu que la grâce de rentrer s’octroie,
On est accueilli à bras ouverts par la loi ;
Faisant terreur à l’enfer et ceux qui y sont,
Les anges enchantés chantent à l’unisson,
Jubilant le salut d’un naufragé du diable
Qui retrouve en fin de compte une vie enviable.


Ne tue pas l'immortel

Je tiens à crier à tue-tête au sourd volontaire
Qui se refusant à m’écouter veut me taire.
Cet explosif désamorce le garnement.
Qui fait de la guerre son chéri ornement.
Cette hache détraque le coeur obstiné
Tout enchanté de voir ma personne minée.
Cet extincteur calme les esprits enflammés
Enclins à léser ma réputation lamée.

Toi! âme imperméable, ruche dénuée de porte ;
Comment grigou oses-tu t’enfler de la sorte?
Depuis longtemps tu t’extasies de mes sanglots,
Tes coups m’assaillent dans mon repli sur l’ilôt.
Mes pleurs t’égaient telle une chute pittoresque,
Néanmoins, mon Dieu liquéfie tes soldatesques.

Ta méchanceté amplifie ma dilection,
Ta férocité stimule mon affection,
Loin de m’inciter aux réactions de violence,
Tes excentricités rincent ma tolérance.

Tu as fait de mon patrimoine ta médaille
Et j’ai toujours fait fi d’user des représailles.
Tu te pavanes dans les châteaux somptueux
Dont les piliers sont nous ; gueux aux coeurs onctueux.
Si tu savais qui t’a hissé sur ce grand trône,
Tu deviendrais une bonne et moi ta patronne.
En dépit de l’hymne sur le vol de mon dû,
Mon silence te maintient constamment pendu.
Raisonne dûment, ne fais pas le séraphin* !
Sache que ton hégémonie n’est pas sans fin.
(Est-il que)
Le ciel m’a doté de la pleine liberté
Me permettant de t’affronter avec fierté.

Tu me détestes, j’en conviens bien mon confrère,
Mais tes bornes sur moi sont bel et bien très claires ;
ôte-moi tous les yeux , mon âme te verra,
Et te dressera comme bon lui semblera.
Sans contredit, il est de tes droits de me voir,
Pourtant tu n’es pas susceptible de m’avoir.

Je consens vantard que tu peux me regarder,
Cependant, c’est utopique de me garder.
Ne m’attends pas dans les embûches des tournants,
Mon chemin est droit et dépourvu de tourments.
Ne me multiplie pas par peines sur tortures,
Je suis un élément absorbant de nature.
Tu me priveras de marcher et d’étudier,
Mais jamais d’avancer, de savoir et de prier.
Tu peux couper court à ma santé et essence,
Mais jamais à mon influence et existence.
Moi, je ne sous-estime pas ta forteresse,
J’admets que tu es aussi dur que ma faiblesse
Tant que tu as divorcé avec la pitié
Pour prêcher l’idolâtrie de l’inimitié.

Tu t’astreins en vain à promouvoir l’indigeste,
Je te reste souple, clairvoyant et modeste.
Parle-moi je demeure un muet éloquent.
Visite mon ego, découvre un fou conscient.

Les loups se calquent à ton animosité,
Le monde fond, tant tu vends ta fraternité.
Reprends ta conscience, ne tue pas l’immortel,
Qui te parle n’est pas un homme comme tel.

Intime antagoniste; ne t’entête pas,
Il est grand temps de débarrasser les faux pas.
Tu t’es fait échelle des pauvres subalternes,
Qu’ils t’escaladent, ne leur fais pas mine terne,
Ne bouche pas ton oreille aux voix étouffées
De ceux qui dans l’huile bouillante sont chauffés.

Sois sagace*et perspicace pour constater que:
L’humanisme ne va te coûter que l’altruisme.
La sauvagerie se tisse avec l’égoïsme.
La soumission à la loi est un précieux don.
L’honneur et la gloire couronnent le pardon.

Avec aménité on pourra se dompter
Ainsi se produira l’unité escomptée.
Quant à mes aïeux dont tu as raccourci la vie,
J’ai fait table rase de tout crime commis.

Je t’ai pardonné.

jocelestin2001@yahoo.com











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