domingo, 16 de febrero de 2014

MARC PATIN [10.988]


Marc Patin 

Nacido 04 de octubre 1919 en Nogent-sur-Marne, FRANCIA y murió 13 de marzo 1944 en Berlín (Alemania), es un escritor y poeta surrealista francés, “el Rimbaud del surrealismo”. Fue uno de los fundadores del grupo neo-dadaísta "Réverbères", y luego del grupo surrealista "La main à la plume", que unió la poesía surrealista con la resistencia al nazismo. En 1942, publicó un pequeño libro de poemas "Femme magique". Murió de neumonía, durante su deportación en Alemania. Dejó alrededor de ochocientos poemas, tres cuartas partes de los cuales permanecen aún inéditos. Su obra fue redescubierta por Guy Chambelland en 1991.





He visto el cielo en una estrella y el fuego negro en el corazón del árbol
La nieve desnuda como una  mujer
Y la sangre acostada sobre la arena

He visto el día el oído contra el vidrio
Barco vigía hundiéndose en la noche
He visto dos ojos más fuertes
Más salvajes que frutos

He visto hombres en la llanura
Cubiertos de polvo de ramas secas de reflejos
Hombres de carne una noche
Llevaban en la mano una luna apagada una mano de mujer una herradura

Tenían en la cara
El acre aliento de los estrechos

17 de diciembre de 1943

Traducción  de Miguel Ángel Frontán



J'ai vu le ciel dans une étoile et le feu noir au cœur de l'arbre
 La neige nue comme une femme
 Et le sang couché sur le sable

J'ai vu le jour l'oreille contre la vitre
 Bateau veilleur enfoncé dans la nuit
 J'ai vu deux yeux plus forts
 Plus sauvages que des fruits

J'ai vu des hommes dans la plaine
 Couverts de poussière de bois mort de reflets
 Des hommes de chair un soir
 Ils tenaient à la main une lune éteinte une main de femme un fer à cheval

Ils avaient sur la face
 L'haleine âcre des détroits.

                                   17 décembre 1943







Tierra decía la más bella y sus ojos me miraban
Por la mañana sólo te tengo a ti
Tengo dos ojos que te ven y risas en torno de las risas

En la playa por la mañana un pájaro de noche insomne
Afila entre sus garras los cuchillos de arena
Un grupo de árboles se precipita
En la nieve de un espejo
Y estoy desnuda en ese espejo
Entre la hierba de mis piernas y de mis brazos
Entre la hierba de mis senos

El sol se alza en mis manos
Al oeste un gallo de arena se desmorona
Los diez dedos del río desnudan al río

Y detrás de la ventana y detrás de mí
Aquí estoy
En todo semejante
A todo lo que ves

12 de agosto de 1943.

Traducción  de Miguel Ángel Frontán




Terre disait la plus belle et ses yeux me regardaient
 Le matin je n'ai que toi
 J'ai des yeux qui te voient et des rires autour de tes rires

 Sur la plage le matin un oiseau de nuit blanche
 Aiguise entre ses griffes les couteaux du sable
 Une volée d'arbres s'abat
 Dans la neige d'un miroir
 Et je suis nue moi dans ce miroir
 Parmi l'herbe de mes jambes et de mes bras
 Parmi l'herbe de mes seins

 Le soleil se soulève dans mes mains
 À l'ouest un coq de sable se défait
 Les dix doigts de la rivière déshabillent la rivière

 Et derrière la fenêtre et derrière moi
 Me voilà
 En tout semblable
 À tout ce que tu vois.

 12 Août 1943







L'oeil à la vitre

L’œil à la vitre comme l’oiseau du passé
Je n’ai de secret que celui des pierres
Secret des femmes muettes
Je ressemble aux arbres du ciel
Un turban de cendres autour de la tête
Les mains seules vivantes et fermées
Sur un trésor brouillé

Un peu plus tard le jour et ses couteaux d’or froids mêlent
L’herbe des forêts découpent le pain frais des pavés
Dans les campagnes et dans les villes
L’homme sort d’un long désir
L’œil à la vitre contre l’œil fermé
De l’été oublié.





La mémoire

La nuit je pense à vous votre visage est devant moi au niveau des miroirs et des sables
Mère des bouquets et des arbres mère aux mains palpables
Je vous vois vous avez des rires entre les doigts
Et dans les yeux du sang véritable

Aux épines des routes l’orage laisse des lampes rouges
Le ciel est une roue dans les herbes brisées
Le chemin bordé d’aubes pend
Comme un linge à la corde des toits patients

Dans les paniers de la rivière une fille nue et blanche
Glisse ses seins et ses hanches
Face à l’absence face au vide qui la tente
Une fille nue et tendre frise distraitement

La verdure de ses jambes.
                                   29 décembre 1943







Les poètes et les prophètes

J'ai vu le ciel dans une étoile et le feu noir au cœur de l'arbre
La neige nue comme une femme
Et le sang couché sur le sable

J'ai vu le jour l'oreille contre la vitre
Bateau veilleur enfoncé dans la nuit
J'ai vu deux yeux plus forts
Plus sauvages que des fruits

J'ai vu des hommes dans la plaine
Couverts de poussière de bois mort de reflets
Des hommes de chair un soir
Ils tenaient à la main une lune éteinte une main de femme un fer à cheval

Ils avaient sur la face
L'haleine âcre des détroits.


                                   17 décembre 1943




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